elle avait les cheveux qui volaient au vent et la barque tanguait dangereusement.
il avait les boucles dans le soleil, éclairées comme par un lampadaire rouillé. c'est lui qui tenait les rames, l'emmenant en promenade dans un après-midi aux couleurs de fin d'été. elles frappaient la surface avec douceur, remuant les profondeurs sans agressivité.
on entendait le clapotis s'écraser la coque et leurs pieds nus trempait dans de l'eau de mer qui avait réussi à s'aventurer par dessus bord.
marin avait emmené un goûter pour eux deux.
un goûter de rois.
un goûter pour la princesse qu'était camélia.
il avait emmené aussi des coquillages, des petits ou des gros, et des galets ambrés, qu'il avait ramassés sur la plage.
un jour s'était-il dit, il en ferait un collier.
il lui donnerait.
et la barque continue de tanguer,
et les cheveux s'envoler,
les rames s'enfoncer.
et marin regarde toujours
camélia.