Tout est blanc, autour de moi, c'est bizarre. J'ai aucune putain d'idée de là où je pourrais bien me trouver. On dirait un genre de musée, mais y'a pas de tableau et, bon, tout est blanc, quoi, du sol au plafond. Et ya pas de fenêtres. Du coup j'me demande d'où est-ce que j'le sors que j'suis dans un musée. Genre j'suis dans une pièce vide et moi, "oh bah j'suis dans un musée" mais ta gueule, Richie, fait pas ton bobo, ça te va pas. Bref c'est bien beau tout ça mais j'sais toujours pas où j'suis, moi. Ni comment j'me suis retrouvé là. En plus y'a personne. Et puis je- ...Oh bah merde. Y'a un tableau, là-bas, sur un mur. J'suis vraiment dans un musée, du coup ? Ca m'ferait mal. Bon, approchons-nous, on sait jamais, c’est peut-être juste une p’tite annonce. Genre le gars qui cherche du taff et qui voulait mettre toutes ses chances de son côté, il l’encadre. J’suis plus qu’à quelques pas, et j’arrive déjà un peu à distinguer le bazar. Et c’est chelou. C’est une photo de moi. Je crois. Ah ouais je confirme, c’est bien une photo de moi. OK donc y’a un psychopathe qui me stalke ou comment ça se passe ? Quoi que, j’suis pas sûr que ça soit une photo, en fait, ça semble bizarre. On dirait plutôt une peinture. Je lève le bras pour tâter un peu la bête et je- « AND AAAAAAAA-I-AAAAAAÏE »

… Bordel de merde.


« WILL AAAAAALWAAAAYS LOOOVE…… YOUUUUUUUHOUHOUHOUUUUU-HOOOOO » Je hais ma vie. Non, j’vous jure, y’a des fois, comme ça, où je kifferais tellement être dans ce genre de films bidons pour ado ou on découvre que toute votre vie est un mensonge, qu’en fait, vous avez un frère jumeau qui a la vie dont vous rêvez, que comme par hasard, lui, rêve de la vôtre - en bon gros chelou - et PAF vous décidez d’échanger. Manque plus qu’à trouver un taré assez con pour kiffer se faire réveiller tous les matins par une casserole. « TA GUEULE LA MOCHE » alors ouais je sais, on aura vu mieux comme petits mots d’amour au p’tit matin, mais faut me comprendre, aussi. Etre réveillé comme ça. A 7h. UN DIMANCHE. De mon putain d'anniversaire, en plus. Bon, en soit, j’m’en tape que ça soit mon anniversaire, mais l’avantage de la date, c’est que quand ça tombe le dimanche, du coup, pas de messe le matin vu que y’en a toute la journée. Donc en soit, pour une fois, j’aurais pu pioncer un Dimanche. Ouais. J’aurais pu. ...Oh, mais attendez. Est-ce que ça aurait marché ? Parce qu’elle à l’air de se la mettre en veilleuse, là, la goule de service… Plein d’espoir, j’me la ferme dans mes ruminements une p’tite seconde, et tourne la tête vers le mur que ma chambre a en commun avec la douche… « YOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU ♫ » …… Uuuuuuuuurgh. Tuez-moi. Elle gueule encore plus fort, la sale p’tite… Je lâche un bon gros soupir qu’à du faire trembler le pays entier, parce que je me rends compte qu’encore une fois, j’peux m’asseoir sur mon sommeil. Génial. Joyeux anniversaire, Richie. Bon, bah allez, foutu pour foutu, autant me lever, hein. Avec un peu de chance l’autre glouton qui me sert de frère aura pas encore avalé ma part du p’tit déj. Du coup j’me traîne hors du lit dans un nouveau soupire de la mort, puisque de toute façon, hein. Une fois sorti de ma chambre - toujours en pyjama hein, faut pas pousser - j’peux pas m’empêcher de donner un coup de pied dans la porte de la salle de bain, sauf que « bordel... » ça fait mal, en fait. Je grimace, grince des dents, et suis un peu soulagé du fait que personne n’ait vu la scène. Qu’est-ce qu’on m’aurait fait chier, avec ça. ‘Fin bon. J’descends les marches, traverse le salon - jette un p’tit coup d’oeil au sapin où trônent encore pas mal de cadeaux - jusqu’à la salle à manger. Dès que je rentre, v’la ma mère et mon frère qui gueulent à l'unisson « Joyeux noel !!!!!!! » …..Mmh. Vu leur tronche, j’me doute qu’ils le font exprès de me souhaiter le Noël et pas l’anniversaire - leur tronche, et accessoirement le fait qu’ils me refont le coup tous les ans, mais c’est pas grave, laissons leur croire qu’ils sont encore originaux même après 20 piges. Fin bon. Comme ça a l’air de leur faire plaisir, rentrons dans leur jeu, ça fera ma b-a de la journée, qu’est-ce tu veux. « Euh, ouais, autre chose, aussi, nan ? » j’ai même pris la peine d’arquer un sourcil pour compléter le tableau. Si avec ça j’suis pas un fils modèle, j’vous jure. Bref les deux se marrent comme des phoques pré-pubères, ils sont contents. J’vous jure. Mon père lui par contre, pas un mot ; tu penses, môsieur est bien trop au dessus de tous ces jeux puérils, môsieur a bien mieux à faire, comme checker la rubrique mortuaire du journal et se gausser quand il voit le nom d’un gars qu’il aimait pas. « joyeux anniversaire, mon chéri » je souris à ma mère - grand effort vu le brouillard que y’a encore dans ma tête, j’vous jure - et lui colle un p’tit bisou sur la joue parce que je sais qu’elle aime bien ça. « merci m’man » j’ai même pas le temps de faire quoi que ce soit, que voilà déjà l’ogre des montagnes qui enchaîne, d’une manière bien dégueulasse - j’vous jure, à deux doigts de baver tellement qu’il en a dans le gosier « ‘oa’eu a’i’e’ai’ ! » ...Ah-hin. Cette fois, le sourcil que j’arque, j’peux vous dire qu’il est pas du tout feint. J’les jauge un peu du regard, lui et sa mine de gargantua baveux en réprimant du mieux possible la grimace qui fait tout pour se coller sur ma face. « ...merci... » ah non mais j’vous jure, entre l’autre sirène qu’à plus pris du poisson pas frais que d'l’humaine, aux chants à en percer les tympans des pauvres marins, et ce… ce… truc ? c’est à se demander pourquoi c’est moi qui suit en bonne voie pour être la déception officielle du paternel. Tiens, d’ailleurs, quand on parle du loup - quelle expression de merde - voilà que le Roi a décidé de nous faire l’honneur de sortir le nez de son journal. Et même mieux : de me faire cet honneur ! Il me regarde un instant, et moi, j’dis plus rien, j’fais plus rien, j’sais pas trop à quoi m’attendre avec lui. Il se lève, se plante devant moi et me regarde. Pis il me tend la main. « Joyeux anniversaire, Richard. » ...bon, déjà, passons-nous de commentaire sur ce dernier mot, avec lui c’est une habitude. Je les considère une seconde, lui et sa main, avant d’être pris d’un léger reniflement moqueur. « waw » une poignée de main virile, quel honneur. J’lui prends, et essaie un peu de serrer de toutes mes forces pour pas trop passer pour une mauviette sans force, mais son p’tit rictus m’indique que c’est loupé. Ouais, bah, pas ma faute, j’me suis pas branlé, ce matin, ma poigne est encore à froid ok. « merci » j’étais à deux doigts de lui faire remarquer à quel point il est chaleureux, mais je tiens un peu a ma tête. …Quoi que. J’ai la flemme de me doucher, et une bonne tarte, ça me réveillerait. « toujours aussi chaleureux. » Je m’attendais à un allé retour, mais que nenni - vous avez vu comme j’parle bien ? J’sais pas si c'est mon anniversaire ou celui de Jésus qui lui fait cet effet - je pencherai plutôt sur le deuxième si vous voulez mon avis - mais il m’a l’air plutôt conciliant, ce matin. Merde, alors. J’vais devoir me doucher, du coup.




J’suis peinard sur mon banc, il fait beau et il me reste encore une bonne heure avant la reprise des cours de ce matin. Tout est cool. Bon, les cours c’est pas tellement cool, je préférerais nettement être chez moi ou sur scène, mais qu’est ce tu veux. C’est pas tellement de mon resso- « eh, Richie ! »  Haaaaan. Madeline. Une nana d’un de mes TP. Elle est tellement bonne cette fille. Mais là elle a une sale tête. On dirait qu’elle a chialé. « tu peux m’accorder un peu de ton temps, s’il te plais ? » oh ça, j’peux t’accorder bien plus, si tu veux.


« [...] Donc tu vois, moi, après, je savais plus quoi répondre, parce que bon, d’un côté, d’accord, c’était pas vraiment son ex, mais d’un autre, on peut pas dire non plus qu'il n’y a rien eu entre eux, tu vois ? » *…..* ah merde, putain, elle a dit “tu vois” j’crois, c’est le signal, faut que je montre signe de vie où elle va voir que je l’écoute pas.  «  umh-mmh, oui, c’est pas faux » j’espère que ça passe, mais bon, en général, “c’est pas faux” ça marche à tous les coups. Suspens… oui, ouf, c’est bon, elle a l’air satisfaite, la voilà repartie. « du coup, c’est vraiment la merde, parce qu'on a tous les deux tort et tous les deux raison, dans l’affaire. Même s’il peut courir pour que je l’admette devant lui. » j’me demande combien de temps il faudrait à une fourmis pour aller jusqu’en Chine, tiens. Voire même faire le tour du monde. Oh, non, encore mieux : à un escargot. Il lui faudrait au moins toute la vie. C’est pas comme genre les papillons qui eux en vrai d’une doivent aller super vite vu qu’ils volent de deux ont moins de risque de se faire tuer en cours de route vu qu’ils sont pas trop moche. « du coup je sais vraiment pas quoi faire. Je l’aime, mais notre couple est à bout de souffle, je le vois bien. » bah genre tu pourrais le quitter. Comme ça on pourrait baiser. Ou alors on baise et tu le quitte. Ou juste on baise, moi, en vrai, j’m’en tape. « c’est tellement dur...» ouais bah y’a pas que ça qui soit dur, t'inquiete. J’suis sûr elle doit être du genre à prendre le dessus, elle. J’veux dire, elle déteste 50 nuances de Grey, c’est bien qu'elle aime pas être dominée nan ? « parfois, j’me dis, j’aurais préféré ne jamais le connaître, mais en même temps, je me déteste de penser ça...» t'inquiete, 50 nuances de brown après et tout ira mieux. Oh, mais, pas Chris Brown, bien sur. J’parle de ma queue. « ...Richie, tu m'écoutes ? » oh, merde. « hein ? Euh, bah, euh, oui. » la preuve, je viens de te répondre. Si je t’écoutais pas un minimum, je serais encore en train de t’envoyer des signaux télépathiques pour que tu me baises. « ah oui ? Qu’est ce que je disais, alors ? » merde, le retour.  « euh…. » de son mec, je crois ? Mais qu’est ce qu'elle disait sur lui ça j’en sais rien. « aaaah, Richie. Je te voyais venir à mille kilomètres que tu m’écoutais pas. » tiens, j’me demande si cette histoire de messages télépathiques pourraient marcher.  « t’as toujours la même tête bizarre quand t’es perdu dans tes pensées. » baise moi, baise moi, baise moi, baise moi, baise moi, baise moi, baise moi, baise moi, baise moi, baise moi, baise moi, baise moi, baise moi, baise moi « À quoi tu penses ? » …………… ahem.  «  euh… à… des… des papillons ? » c’est pas vraiment un mensonge, j’ai vraiment pensé à ça, une ou deux secondes, tout à l’heure. En plus les filles adorent les papillons, ça devrait passer. « des papillons ? Donc pendant que je me confie à toi, toi, tu penses aux papillons ? » voilà, voyez, elle adore, ça passe, c’est certain !  « exactement !! » j’lui colle en plus un gros sourire, j’suis sur elle va trop me prendre pour un poète et tout elle va kiff- ah… bah, vu sa tête, p’t’etre pas ? C’est bizarre, c’est pas ce qu’il fallait répondre ? ...oh, je sais !! « y’avait aussi un bébé chat avec les papillons ! » ce que les filles aiment encore plus que les papillons, c’est bien les bébés chats, ça c’est clair et net !! ...pourtant, ça a pas l’air de marcher, encore une fois. Alors là je comprends plus rien. Elle tire une tronche bizarre, soupire en secouant la tête. « tu sais quoi ? Laisse tomber. C’est pas grave. » c’est pas grave ? J’ai pas trop foiré, du coup en fait, trop cool ! « oh, génial ! » j’étais de nouveau tout content, mais là elle me lance un putain de regard noir mon gars, je pige pas. Et j’ai même pas le temps de dire quoi que ce soit qu'elle s’en va déjà, sans un mot ni un regard de plus. «  euh ? Bah ? Tu vas ou ? » elle me fait juste un signe de la main, comme ça, pis trace sa route. Bah merde alors. Comme quoi, les messages télépathiques en fait, c’est vraiment de la daube.

pseudo/prénom : laurie/hagrid ma couille (devine c'est lequel des deux mon vrai nom j'suis sure tu vas jamais trouver) âge : le quart de siècle dans 3 semaine stp jpp    t'es où ? : dans ma cabane    un mot ? : cucurbitacée. ton légume préféré : j'aurais bien fait une recherche google pour sortir un nom trop cheum mais qui existe pour paraître swag mais j'ai la flemme. du coup, les courgettes    le smiley qui te fait vibrer :   #bellemare4ever #neverforget #jesuisbellemare crédits images : avatars oim, icons bukowskank, ethereals pis flotsαm